Il est difficile de trouver un moment de calme véritable, dans cette maison où les habitants parlent sans cesse.
Tous ici se lancent, du matin jusqu’au soir, dans d’interminables conversations.
Et même lorsque l’un d’entre eux se retrouve seul, qu’il s’assoit par exemple dans la cuisine pour éplucher des pommes de terre, il ne peut s’empêcher de soliloquer.
Parfois, l’envie de parler est telle, chez les hommes qui vivent là, qu’ils n’attendent même pas que celui qui parle ait terminé sa phrase : les voix se superposent, deux, trois, parfois quatre voix ensemble, et il devient difficile de comprendre ce que l’un ou l’autre peut bien vouloir dire.
On dit que Luciano Berio y séjourna vers 1965, en même temps que Samuel Beckett et Claude Lévi-Strauss.